Dernières nouvelles de l’expédition de ski de Maxime Chaya au sommet Mustagh Ata au nord-ouest de la Chine
Maxime Chaya, le principal explorateur et athlète du Liban, s’est lancé au Pamir dans la région de Xinjiang au nord-ouest de la Chine dans une expédition pour atteindre le sommet « Père des montagnes de glace » sur des skis. Soutenu par Midis Group et d’autres sponsors, Maxime et son équipe se sont mis en route en Août pour franchir le Kirghizistan et la Chine pour arriver au Base Camp. Ce parcours a nécessité près d’une semaine avant qu’ils n’atteignent le pied de Mustagh At.Aayant, ayant rencontré de considérables défis le long du chemin. Max a envoyé ce rapport à son retour :
« J’ai commencé à écrire cela lundi 19 août 2019, à l’intérieur de ma tente à Advanced Camp One (5,700 m). La décision vient juste d’être prise. Nous allons annuler la mission au sommet de 7,546m d’altitude. »
« Les vents violents des quelques derniers jours, associés au froid intense, ont fait de la montagne ce qu’elle est vraiment – le Père des montagnes de glace. C’est exactement le sens de Mustagh Ata dans la langue locale. En fait, sa position et sa latitude nordique (bien au-delà des Himalayas vers le nord), associés à son altitude élevée, en font une froide espèce de montagne. »
« Le vent violent a éloigné toute la neige et par conséquent, la montagne s’est transformée en une énorme patinoire abrupte. La glace bleue et dépouillée couvrant toute la surface de Mustagh Ata, associée à des pentes escarpées et de profondes crevasses, mène au désastre. En réalité, hier, sur une plus petite montagne voisine, un accident tragique a provoqué la mort de trois guides de montagne russes. Que leurs âmes reposent en paix. »
« L’équipe, y compris moi-même, est extrêmement déçue, surtout que nous avons travaillé si dur pour arriver là. Nous sommes si proches et pourtant si loin. Cependant, ce sont les règles du jeu quand il s’agit d’alpinisme de hautes altitudes ; où seule la montagne est roi. »
« Ceci me rappelle de ma décision de rebrousser chemin à 8,000m sur Gasherbrum II au Pakistan. L’histoire remonte à 2004 et la duplicité ne fut pas moins à ce temps. Néanmoins, j’aimerais penser que les leçons retenues de ce sommet ‘raté’ l’emporteront sur notre déception inévitable, tout comme les leçons retenues de mon échec à GII ont considérablement contribué à ma réussite à Everest deux ans plus tard. »
« Dans mon livre intitulé Steep Dreams ; My Journey to the Top of the World, j’ai transcrit les notes exactes de mon journal quotidien écrit à Gasherbrum. On y trouve un paragraphe pareil au suivant :
‘Une de ces années, la montagne ouvrira ses bras et permettra aux alpinistes de se tenir sur son sommet. Cette année, ce n’était pas censé arriver. Après toutes les épreuves que nous avons endurées, et juste au moment où nous étions prêts à cueillir les fruits de notre longue patience, il a fallu tant de sagesse et de courage pour rebrousser chemin…’ »
« Aujourd’hui, environ 15 ans plus tard et sur une toute autre montagne, la Nature nous rappelle qu’elle a le dessus sur nous et nous, mortels, ne pouvons que la respecter et s’y conformer.
‟Pour reprendre les paroles de Winston Churchill : Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.”
Je voudrais exprimer mes sincères remerciements à Midis Groups, Alfa Telecommunications et Maroun N. Chammas Recognition Awards Fund qui ont soutenu mes efforts de bon cœur, au Liban ou à l’étranger, y compris le présent projet. Personne ne sait ce que le futur prévisible lui réserve, mais j’aimerai dire à Mustagh Ata : Ce n’est qu’un au-revoir ! »
Maxime Chaya, Septembre 2019